Qui donc, si je criais, m’entendrait parmi les hiérarchies des anges ?

Esnault Claire - France

Un cri muet, figé dans la matière, dont on pourrait presque entendre la détresse. La figure centrale, dévorée par la lumière blanche de ses yeux exorbités, semble happée par une terreur viscérale, totale, aveuglante. La bouche grande ouverte hurle sans qu’aucun son ne sorte, étouffée dans un silence glaçant. Mais énergique par les plis du visage et par les filets coulant de sa bouche.
Le fond, rougeoyant, tourbillonne autour du visage comme un incendie intérieur, une marée de panique et de chaos, des ténèbre noyant le sujet. Les mains, crispées, noueuses, griffent l’air au niveau du cou, traduisant une tension extrême comme si le sujet s’étouffait, s’empoisonnait. Elles sont presque aussi expressives que le visage, comme si elles tentaient désespérément de retenir ce qui s’échappe, ou d’arracher ce qui ronge de l’intérieur.
Les traits sont aigus, les couleurs brûlantes — rouge sang, jaune mat, blanc spectral — tranchent sur le fond sombre. Ce contraste renforce le sentiment d’urgence, d’épuisement psychique.
Ce travail s’inscrit pleinement dans la filiation expressionniste, à la croisée d’un Munch (dont l’écho du Cri est assumé), d’un Schiele dans la nervosité du trait, et d’un Guayasamin pour cette tension organique et politique.
C’est une image de l’effroi, non spectaculaire mais intime, un vertige intérieur mis à nu. Le regard n’est plus tourné vers la mort, ni vers le spectateur : il est captif de sa propre panique. Ses yeux sont livides, comme si il venait d’avoir une vision intérieur terrifiante, une peur de lui même, de ses propres ténèbres.

 

I ♥ YICCA

Artwork Details

Mix Media - Other
Artwork Size - Width 0,5 | Height 50 | Depth 65
Created on 22 April 2025

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