Présentation de l'artiste

     Fouzy (ADEDJOUMA Mahfouz), diplômé d’une Licence en Droit Privé (Université de Tours/ France) et actuellement en Master. Il exerce en tant que Clerc de Notaire et intervient aussi dans les projets associatifs tels que Dream Africa où il est responsable du pôle Bénin et d'un projet personnel ‘’Objectif Masque Pour Tous’’. Parmi ses hobbies, celui qu'il a eu le plus de mal à faire taire, c’est bien la peinture. S’y lancer lui était une sorte de surpassement et de libération de son ‘’moi fondamental’’ qu'il ose et souhaite par cette même démarche, inciter ceux qui hésitent encore à lever le masque d’emblée.

Pour la petite histoire, tout a commencé quand il avait 13 ans. Son père, un amoureux de la lecture et observateur méticuleux de la chose artistique, l’emmena ce week-end pour une visite au musée de la fondation Zinsou. Le thème de l’expo portait sur la vie du roi Béhanzin, grande figure de résistance africaine à la colonisation au Dahomey (actuelle République du Bénin). Il avait certes déjà lu son histoire dans ‘’Kondo le requin’’, du grand auteur et enseignant d’histoire béninois Jean Pliya, mais jamais il n’avait encore été de si près frappé d’admiration pour sa vie et son combat. Le guide, pas à pas en faisait une présentation majestueuse à travers des objets du Trésor royal et surtout les toiles de l’artiste Cyprien Tokoudagba qui mettaient en ébullition tous ses sens. Ce jour, avant même d’avoir quitté ce musée, il se faisait déjà le serment de peindre pour marquer des esprits comme l’expérience sublime qu'il venait de vivre.

Mais la peur de rater sa vie était plus forte avec cette obligation morale quasi permanente que ses études devaient passer avant et avant tout le reste. Alors, pendant tout ce temps, il ne s'est essayé qu’à gribouiller jusqu’à ce qu’il y a deux ans, quand il va commencer de véritables essais. C'est durant le confinement qu'il s'est rendu finalement compte du poids de la vanité de la majorité de mes rêves qu'il voyait s’effondrer autour de lui. Cette période d’incertitude a déclenché en lui une vague d’émotions peu contrôlables, une soif soudaine et croissante de créer davantage et d’expérimenter sans relâche. Ce n’est qu’à ce moment qu'il se laissa aller à la matérialisation des ombres que son être projetait. Et depuis, peindre est devenu pour lui, le moyen par excellence d’exprimer ses émotions indomptables, à défaut d’écrire toute une encyclopédie.

MON ORIGINALITÉ 

C'est d'abord mon audace. Une fois décidé, je me lance, peu importe où j'échouerai. J'apprendrai et je reprendrai. C'est comme cela que je suis autodidacte dans bon nombre de domaines. Je n'ai pas reçu une formation qualifiante pour la peinture. Je m'y suis formé sur le tas, en me basant surtout sur ma volonté, ma détermination de vouloir  m'exprimer à travers ce langage. La plupart du temps, je souhaite que les visiteurs de mes œuvres aient leur propre appréhension de mes œuvres en dehors des motivations derrière chacune de mes créations. Je peins pour informer, faire découvrir, voyager à travers mes œuvres.

DÉMARCHE ARTISTIQUE

Porté par le désir de dénoncer un fait de société ou de politique, il aime raconter l'histoire d'un peuple ou encore présenter les ressources culturelles et humaines de ce dernier à travers ses œuvres. Introspectif, il cherche en particulier aussi à révéler l'être dans sa nature face à la souffrance à travers des œuvres narratives imprégnées du pathétique. L'art et la peinture en particulier a été et demeure un refuge pour lui dans ses douleurs et ses doutes. S'il parvient à encourager sa génération à y trouver une place, au lieu de s'exprimer à travers la violence et la consommation de substances toxiques, il aura véritablement atteint son idéal.

La plupart de ses toiles sont conçues à base de peinture acrylique même s'il lui arrive d'utiliser la peinture à huile pour parvenir à ses fins. Sa culture diversifiée de l'art lui permet de s'aventurer sur le terrain du body painting, de la photographie et des arts plastiques. Il aime bien par exemple se servir des objets banals du quotidien tels qu'un papier journal, un tube d'une pâte dentifrice ou de pinceaux usés au cours de ses créations. Au-delà de tout, il accorde une priorité remarquable à sa culture et la politique de son continent dont il compte laisser l'empreinte sur la plupart de ses œuvres.